Portrait

Emilie Jeannin et son abattoir mobile

Une éleveuse au service du bien-être animal et d'une viande de qualité.

Ecrit par Déborah de Mon Quotidien Autrement

Emilie Jeannin est éleveuse. En 2006, elle a repris avec son frère la ferme familiale, située à Beurizot, en Côte-d’Or. Aujourd’hui, ils cultivent 260 hectares, élèvent environ deux cents Charolaises et continuent la vente directe, une tradition lancée par leur père en1996.

Premier abattoir mobile en 2019

Mais Emilie a surtout un projet : celui de lancer le premier abattoir mobile de France. Un grand camion se déplaçant de ferme en ferme pour s’occuper de la mise à mort des animaux, sur place. Plus besoin de les conduire à l’abattoir. En respectant bien sûr toutes les réglementations sanitaires. « C’est hyper frustrant, quand on met quatre, cinq, ou six ans de sa vie à élever un animal, que ce soit gaspillé dans les dernières heures de sa vie », explique la jeune femme.

Conduire les bêtes à l’abattoir est en effet générateur d’un stress considérable pour elles. Sans parler du fait que dans les grands établissements, les cadences industrielles peuvent aller jusqu’à une mise à mort par minute et que les bêtes, qui doivent normalement être assommées au préalable, ne le sont pas toujours.

Le choc des vidéos L214

« Les éleveurs ont été autant choqués que les consommateurs par les vidéos réalisées par les associations comme L214 dans les abattoirs, parce qu’ils n’avaient pas accès à ces lieux, raconte Emilie. Même s’ils y emmènent leurs animaux, ils n’ont pas accès à la mise à mort, donc ça a été d’une violence extrême car ils sont dépossédés de cet acte. Ramener l’abattage chez eux, c’est ramener plus de transparence. »

Le camion d’Emilie, qui sera en service dès 2019, lui permettra de passer six animaux par heure. Une cadence bien plus acceptable. Seule la Côte d’Or sera couverte dans un premier temps, pour ensuite élargir le périmètre. La viande sera revendue en grande surface, en boucherie ou dans les collectivités. « Nous visons Paris dans un premier temps, là où il est le plus difficile pour les consommateurs de trouver de la viande locale et de qualité. »

En juillet dernier, l’Assemblée nationale a approuvé l’expérimentation des abattoirs mobiles pour 4 ans. Celle-ci doit permettre d’évaluer sa viabilité économique et son impact sur le bien-être animal.

    1. Merci pour votre commentaire Dominique. Nous espérons qu’une initiative similaire verra le jour en Vendée. Pour le moment, il nous semble que ce n’est malheureusement pas à l’ordre du jour.

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