Portrait
Prodige de l’athlétisme, cette jeune britannique est une écolo engagée
Innes FitzGerald, sportive de haut niveau et écolo, profondément marquée par son enfance.
« Chère British Athletics, avoir l’opportunité de concourir pour la Grande-Bretagne en Australie est un privilège. Néanmoins, c’est avec grand regret que je dois décliner », a écrit Innes FitzGerald dans une lettre publiée par Athletics Weekly. La décision de cette sportive écolo, il y a deux ans, forçait le respect. D’autant que la jeune athlète britannique n’avait que 16 ans lorsqu’elle a renoncé aux Mondiaux de cross, en Australie !
La raison de son refus : elle ne souhaite pas prendre l’avion. Pour des raisons écologiques. L’étudiante en sport avait déjà, l’année d’avant, décliné l’Euro des moins de 18 ans à Jérusalem pour la même raison. « Je ne serai jamais à l’aise à l’idée de prendre un avion en sachant que cela pourrait coûter leurs moyens de subsistance à des gens. Je ne veux pas avoir ça sur la conscience », avait-elle poursuivi dans sa lettre. Ce choix lui a valu d’être surnommée la Greta Thunberg du sport, par le Guardian notamment, et qualifiée de « prodige écolo » par L’Équipe. « La réalité du voyage me remplit d’une profonde inquiétude. J’avais tout juste 9 ans lorsque la Cop21 a été signée. Aujourd’hui, […] les émissions mondiales n’ont cessé d’augmenter, nous mettant sur la voie de la catastrophe climatique », écrivait-elle.
Végane et athlète professionnelle
Qu’est devenue cette sportive écolo qui a désormais 19 ans ? Elle continue d’être très engagée pour l’écologie, et a participé à de nombreuses manifestations organisées par Extinction Rebellion. Sa carrière est toujours impressionnante. Un exemple ? Elle est arrivée troisième sur un 3000 mètres à Stockholm en juin 2025. Il s’agissait de ses débuts lors d’une importante compétition, la Ligue de diamant de World Athletics. Peu de temps après, sur un 5 000 mètres, elle est devenue la femme européenne de moins de 20 ans la plus rapide de tous les temps sur cette distance.
Mais elle a dû faire des entorses à son engagement, et prendre l’avion pour certaines compétitions avec son équipe de Grande-Bretagne. « Je ne partage pas la même excitation que d’autres personnes parce que je sens un poids sur mes épaules, que j’abime l’environnement et, au final, que cela affecte d’autres gens», disait-elle au New York Times fin juillet dernier. En effet, les émissions de CO2 dues à l’aviation contribuent au réchauffement du climat… qui détruit la vie, surtout, des populations du Sud. Le bouleversement climatique affecte leurs terres, la pêche, l’habitat, etc.
Végane, Innes FitzGerald a grandi avec des parents maraîchers écologistes, « passionnés de nature et d’action climatique», comme elle le rappelait sur le site de l’Association européenne d’athlétisme l’été dernier. « Cette ferme, et la campagne dans laquelle j’ai grandi, ont façonné qui je suis», disait-elle. « Courir sur les chemins côtiers et les sentiers forestiers ont déclenché mon amour de la course et mon désir de protéger la planète. »
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