Comprendre en 1 minute

La marche afghane, l’art de méditer en mouvement

3 pas en respirant, 1 pas en gardant l'air dans les poumons, 3 pas en expirant, 1 pas les poumons vides : les petits comptes d'une grande marche.

La marche afghane. © Département des Yvelines

Ecrit par Déborah de Mon Quotidien Autrement

Vous vous êtes initié à la méditation, à la sophrologie, au yoga… Tout cela est bien trop immobile à votre goût ? Essayez donc la marche afghane. Une activité méditative, en mouvement, qui peut facilement être intégrée aux déplacements du quotidien.

D’où vient la marche afghane ?

C’est le Français Edouard G. Stiegler qui a mis au point cette technique. Au début des années 1980, ce chercheur, alors en mission d’assistance économique en Afghanistan pour le compte de l’ONU, est captivé par des caravaniers capables de parcourir plusieurs dizaines de kilomètres par jour, en plein désert. Il raconte, dans son livre Régénération par la marche afghane, sorti en 1981 : « Les hommes, la plupart d’âge moyen, le visage buriné, le regard fixé à quelques mètres devant eux, parfois vers l’horizon, avançaient en tenant leur dromadaire par le licol, cheminant à pas réguliers, larges et rapides, avec une ardeur que rien ne semblait devoir fléchir. Absorbés en eux-mêmes, résolus comme leurs bêtes surchargées de ballots énormes, j’appris par un passant qui parlait leur langue qu’ils venaient du sud, un voyage de 700 km, d’une seule traite, à part les bivouacs nocturnes. Ils offraient le spectacle de grands voyageurs poussiéreux, mais non celui de gens fatigués. »

Après avoir observé et expérimenté différents types de marche, à son retour en Europe, il publie son livre, dans lequel il définit la marche afghane et ses bienfaits.

La marche afghane, qu’est-ce que c’est ?

C’est une méthode en réalité toute simple, reposant sur la synchronisation de la marche et de la respiration. « La rythmicité de la marche, associée à une respiration spécifique et à une concentration sur chaque pas, peut permette l’accès à une forme de transe », explique Olivier Kaufmann, spécialiste en évolution personnelle, dans Le Temps.
L’exercice de base se décompose comme suit : on inspire par le nez sur les trois premiers pas ; sur le quatrième, on garde l’air dans ses poumons; sur les trois suivants, on expire par les poumons; sur le dernier, on reste poumons vide ; et on recommence.
Il existe plusieurs rythmes différents à adapter en fonction de sa condition physique et de la difficulté de la marche, de la présence de dénivelés, etc. Pour démarrer, on compte dans sa tête, puis on s’imprègne du rythme. « Au début, il est important de pratiquer dans un milieu où l’on se sent en sécurité. Après avoir intégré les éléments de base, je conseille de commencer la pratique en prenant conscience de l’environnement, comme les bruits et les odeurs, afin que ces sensations ne viennent pas perturber les processus de lâcher-prise », poursuit Olivier Kaufmann.

Pour quels bienfaits ?

Ils se font ressentir au bout de 20 à 30 minutes de marche. Le bénéfice le plus immédiat est que l’on n’est pas essoufflé en arrivant à destination, alors même que l’on a tendance à marcher plus vite, tout en se sentant détendu.
La marche afghane allie les bienfaits de la marche et de la cohérence cardiaque. Elle stimule donc le cœur, la circulation sanguine, les muscles, favorise l’amélioration de la posture. Cette sur-oxygénation a également d’autres vertus. « Les Occidentaux respirent mal. Après des siècles de tabous autour du corps, nous avons perdu l’habitude de travailler notre respiration comme cela se fait traditionnellement en Inde, au Tibet ou au Japon, affirme Daniel Zanin, accompagnateur en montagne et sophrologue dans Psychologies. Or c’est justement ce travail qui nous permet de découvrir non pas un second, mais un troisième souffle insoupçonné. » Se concentrer sur sa respiration et la caler sur le rythme de la marche permet aussi de lutter contre le stress et les troubles du sommeil.

Où la pratiquer ?

S’il est plus agréable de s’y mettre en pleine nature, rien n’empêche de la pratiquer au quotidien, dans un environnement urbain, en se rendant au travail par exemple.

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