Quel est le lien entre alimentation et maladies chroniques ?

On en entend parler très régulièrement, sans toujours savoir de quoi il est exactement question. Les maladies chroniques sont en forte augmentation en France et en Europe.

Une maladie chronique est une maladie de longue durée, évolutive, qui a un retentissement important sur la vie quotidienne. Elle peut entraver certaines activités ou la vie sociale des malades. Les obliger à se médicamenter au quotidien. Ou encore nécessiter des soins médicaux ou para-médicaux réguliers

Quelles sont les maladies chroniques en France ?

Si l’on prend en compte les personnes qui dépendent du dispositif dit des Affections longue durée (qui permet la prise en charge intégrale des frais de santé liés à la maladie), on compte près de 11 millions de personnes souffrant de maladies chroniques. Selon les chiffres de l’Assurance maladie, ils seraient plutôt au nombre de 20 millions.

Parmi les maladies chroniques les plus fréquentes en France, on peut citer le cancer, le diabète, la sclérose en plaques, les maladies cardio-vasculaires, les maladies psychiques, ou encore le Sida.

La hausse de la prévalence de ces maladies est multifactorielle. Le vieillissement de la population et les progrès de la médecine qui contribuent à la chronicisation de maladies autrefois aigües, expliquent en partie ce développement. Sont également en cause les évolutions des habitudes et conditions de vie et de travail, ou encore les pollutions de l’environnement.

Quel est le rôle de l’alimentation ?

On réalise aussi progressivement que l’alimentation a un rôle majeur. A deux titres.

D’une part car des études ont montré que la surcharge pondérale et les déséquilibres alimentaires constituaient des facteurs de risque. « Nous avons montré un lien entre la consommation de produits dits « ultratransformés » – contenant des additifs dont on pourrait se passer comme des colorants, émulsifiants, édulcorants ou ayant subi de forts procédés de transformation, avec des traitements par friture, par exemple – et un risque accru de cancers, de maladies cardiovasculaires, de diabète, d’obésité, de troubles fonctionnels digestifs, de symptômes dépressifs et de mortalité », rappelle Mathilde Touvier, directrice de recherche à l’Inserm, au Collège de France.  Il a également été montré que le régime méditerranéen (riche en fruits, légumes, graines et céréales complètes et pauvre en sucres, viande rouge et produits transformés) était associé à une diminution du risque de maladies cardiovasculaires, de diabète et de cancer.

D’autre part, l’adoption d’un régime équilibré peut avoir, dans certains cas, notamment pour les malades atteints de diabète, un impact aussi fort que la prise de médicaments sur la diminution des symptômes.