Livre
Ecrans, un désastre sanitaire, de Servane Mouton
Un appel à mieux évaluer l'impact de la révolution numérique.
Date de publication : 13/02/2025
Prix : 3.90 €
Editeur : Gallimard
Un désastre sanitaire. Voilà comment Servane Mouton qualifie l’impact des écrans sur notre santé. Cette neurologue et neurophysiologiste, qui a coprésidé la commission sur l’impact de l’exposition des jeunes aux écrans, a publié en février 2025, un ouvrage d’une soixantaine de pages, dans la collection Tracts de Gallimard : Ecrans, un désastre sanitaire.
Elle y dénonce les conséquences de l’omniprésence du numérique sur notre vue, notre sommeil, notre forme physique, le développement neurologique et socio-émotionnel des enfants, ou encore notre santé mentale. Elle vilipende la toute-puissance des Gafam, le développement irraisonné du numérique, son manque de régulation, et elle remet en cause la place du numérique à l’école.
Si vous vous intéressez ne serait-ce qu’un tout petit peu à cette question, vous ne trouverez dans cet ouvrage aucun argument « nouveau ». Pas de nouvelle étude ou de chiffre percutant. Mais la principale qualité de ce très court livre, est d’expliquer de manière concise, extrêmement claire et documentée, tout en étant accessible et sans céder aux sirènes du sensationnalisme, les effets néfastes des écrans sur notre santé et le contexte qui entoure cet usage de plus en plus prégnant.
Ecrans : un manque d’action des pouvoirs publics
Un point à souligner, car parfois négligé : Servane Mouton critique notamment le manque d’action de la part des pouvoirs publics sur ces questions. Pourquoi ne pas favoriser « avec détermination », à l’échelle européenne, des offres alternatives « respectueuses de l’intention des usagers » ? L’auteur souligne également l’importance de l’aménagement des espaces publics « à hauteur d’enfant » afin de proposer des alternatives ludiques aux écrans dans les transports, les salles d’attentes, les bâtiments publics, etc. Elle regrette également le manque de financement public de la recherche sur les effets de l’exposition aux écrans, alors que le soutien public au secteur numérique est grandissant.
Elle nous rappelle enfin – et c’est important – qu’avant de critiquer l’usage que nos enfants font des écrans, il convient de commencer par s’interroger sur notre propre (sur)utilisation de ce medium !
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