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COP30 : quatre points à retenir

Au programme : des déceptions, mais aussi quelques avancées.

COP30 : Plénière de clôture. Crédit : Ueslei Marcelino/COP30
COP30 : Plénière de clôture. Crédit : Ueslei Marcelino/COP30

Écrit par Pauline Fricot

La COP30 a fermé ses portes le 22 novembre, au Brésil, après douze jours de négociations. Malgré un sentiment général d’échec du côté des défenseurs de l’environnement, on peut néanmoins noter quelques toutes petites victoires. La Bouscule récapitule les quatre points à retenir.

Une meilleure prise en compte des peuples autochtones

Cette trentième édition de la COP, organisée à dessein aux portes de la forêt amazonienne, a permis aux peuples autochtones de faire entendre leur voix. Les Amérindiens ont obtenu la reconnaissance de dix nouveaux territoires autochtones au Brésil. Cependant, s’ils étaient près de 5 000 à être présents à Belém, ville hôte, seuls 360 d’entre eux avaient accès à la zone des négociations. Ils n’avaient qu’un simple statut d’observateurs, c’est-à-dire qu’ils ne pouvaient pas voter.

Les énergies fossiles, point noir de la COP 30

C’est la grande déception de la conférence : l’absence de la mention d’une sortie des énergies fossiles dans le texte final. L’utilisation du pétrole, du gaz et du charbon est pourtant la première cause du réchauffement climatique. En réaction, la Colombie a rassemblé des pays du Pacifique, d’Amérique latine et d’Europe pour élaborer la feuille de route manquante. Elle a également annoncé, en partenariat avec les Pays-Bas, l’organisation d’une conférence internationale sur ce sujet les 28 et 29 avril 2026. C’est une première.

La COP30 a parallèlement été pointée du doigt pour le nombre record de représentants des énergies fossiles accrédités. Quelque 1600 lobbyistes du pétrole, du gaz et du charbon ont fait acte de présence. S’ils formaient une délégation, ce serait la deuxième plus importante, derrière celle du Brésil, pays hôte. Le ton avait été donné quelques mois plus tôt. En février 2025, soit quelques mois avant la COP, le Brésil avait annoncé son adhésion à la Charte de l’Organisation des Pays Exportateurs de Pétrole (OPEP).

Plus de moyens pour l’adaptation au réchauffement climatique

Les États ont été appelés à tripler les financements alloués à l’adaptation, pour atteindre 120 milliards de dollars (soit 104 milliards d’euros) d’ici à 2035. Si cette hausse est mentionnée dans le document final, son montant n’est pas indiqué en toutes lettres, et la mesure n’est pas contraignante.

Un nouveau fonds mondial pour les forêts

Le Brésil a annoncé le lancement d’un fonds d’investissement pour protéger les forêts tropicales, appelé « Tropical Forest Forever Facility ». Celui-ci a pour ambition de lever 125 milliards de dollars (107 milliards d’euros) auprès de pays donateurs et d’investisseurs privés. Les pays tropicaux présentant un taux faible de déforestation récupèreront une partie des profits. L’objectif est de rendre la conservation des arbres au moins aussi rentable que leur abattage. Des ONG, comme Greenpeace, émettent néanmoins des réserves. Elles soulignent par exemple que ce genre de fonds bénéficie en général peu aux communautés locales.

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