Guide pratique écologique
Cadmium, comment l’éviter au quotidien
Varier son alimentation et éviter la cigarette.
Métal lourd toxique, le cadmium circule discrètement dans notre environnement. Présent dans certains aliments, sols, fumées ou produits industriels, il s’accumule dans l’organisme et peut affecter les reins, les os et le système respiratoire. Bonne nouvelle : il existe de nombreuses façons simples de réduire fortement l’exposition au quotidien.
1. Comprendre où se trouve le cadmium
Le cadmium provient principalement de :
- La fumée de cigarette
- Certains aliments : céréales, légumes-feuilles, pommes de terre, riz, cacao, fruits de mer.
- Les ustensiles ou matériaux mal contrôlés (alliages, bijoux fantaisie, pigments).
- La pollution atmosphérique autour de zones industrielles ou de circulation dense.
- Les engrais phosphatés pouvant contaminer les sols.
Identifier ces sources aide déjà à réduire l’exposition.
2. Adapter son alimentation
Il n’est pas nécessaire de bannir les aliments concernés, mais de les consommer intelligemment. Privilégier :
- Des produits variés pour éviter les accumulations (diversifier les sources de céréales et légumes).
- Des aliments issus de cultures contrôlées, idéalement locales ou bio (moins d’engrais phosphatés).
A l’inverse, limiter :
- Le riz et les céréales complètes à très haute fréquence (elles concentrent plus le cadmium).
- Le cacao et la poudre de chocolat en excès chez les enfants.
- Les fruits de mer provenant de zones incertaines.
Par ailleurs, lavez soigneusement les légumes-feuilles et évitez de consommer trop souvent la peau des pommes de terre.
3. Éviter la fumée de cigarette
La cigarette est l’une des plus grandes sources de cadmium. Pour diminuer considérablement votre exposition, arrêtez ou réduisez le tabagisme si vous fumez et éviter les environnements confinés avec des fumeurs. N’oubliez pas d’aérer votre logement.
4. Améliorer son “hygiène matérielle”
Le cadmium est parfois présent dans des objets du quotidien. Si possible, évitez :
- Les bijoux fantaisie très bon marché (risque de cadmium dans les alliages).
- Les ustensiles de cuisine non certifiés ou anciens émaillages colorés.
- Les jouets ou gadgets métalliques de provenance inconnue.
Privilégiez les achats avec marquage CE ou normes reconnues et les ustensiles en acier inoxydable, verre ou céramique émaillée de qualité.
5. Au jardin, adopter de bonnes pratiques
Si vous jardinez, lavez soigneusement vos légumes. Portez des gants si le sol est susceptible d’être pollué (anciens sites industriels, bords de route). Ajoutez du compost : des sols riches en matière organique absorbent moins le cadmium.
6. Au travail : adopter les bons réflexes
Pour les personnes travaillant dans la métallurgie, la fabrication de batteries, de pigments, ou encore les activités de soudure, l’exposition peut être plus élevée.
Mieux vaut donc porter les équipements de protection (gants, masques adaptés), limiter la poussière, nettoyer régulièrement et éviter de manger dans les zones de travail.
7. Des gestes simples pour réduire l’exposition globale
- Boire suffisamment d’eau : aide les reins à mieux éliminer.
- Rester vigilant sur l’origine des aliments.
- Veiller à un apport suffisant en fer et zinc : une carence augmente l’absorption du cadmium dans l’organisme.
Remarque importante sur l’alimentation bio (avec un point d’attention sur le chocolat) :
Le recours à l’alimentation bio a soulevé beaucoup de questions depuis qu’un article de UFC-Que Choisir a révélé que certains chocolats bio contenaient paradoxalement beaucoup plus de cadmium que des chocolats conventionnels. Il faut sur ce sujet savoir raison garder.
- Moins un produit agricole aura été exposé aux engrais phosphatés, moins il sera susceptible de contenir du cadmium. Une étude parue en 2014 dans le British Journal of Nutrition mentionnait que les aliments bio contenaient en moyenne 48% moins de cadmium que les aliments conventionnels. Ce qui est normal puisque l’agriculture biologique bannit l’usage d’engrais phosphatés riches en cadmium.
- Le cas du chocolat est un cas particulier. Certaines terres où poussent des cacaoyers sont en effet naturellement riches en cadmium. C’est apparemment le cas en Amérique Latine, en particulier au Pérou. Il est donc logique qu’un chocolat à 70 % de taux de cacao en provenance du Pérou, bio ou pas, contienne du cadmium. Et en quantité supérieure à un chocolat conventionnel utilisant des fèves de cacao africaines. Mais les doses restent très en deçà du seuil réglementaire fixé par l’Europe.
En conclusion, privilégier une alimentation bio limitera votre exposition au cadmium. Et en matière de chocolat, notre conseil est de continuer à en manger de manière raisonnable en particulier quand il s’agit de chocolat en provenance d’Amérique Latine. Tout en continuant à privilégier des marques labellisées bio et équitable.
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