Ça fait réfléchir
Noël : trop de jouets made in China potentiellement dangereux
Les grandes plateformes internet en regorgent.
Cartes à collectionner, figurines, jeux de société, petites voitures… Cette année encore, le Père Noël s’apprête à couvrir les enfants de joujoux. Le marché français du jouet a déjà généré 4,6 milliards d’euros de chiffre d’affaires depuis janvier 2025. Il est en hausse d’environ + 9 % sur un an. Mais à l’approche des fêtes, on oublie souvent que ce n’est ni la France ni l’Europe qui confectionne la majeure partie des jouets disponibles sur nos marchés. Et ces jouets, très souvent non conformes aux normes européennes de sécurité, peuvent être dangereux pour les enfants.
Une industrie locale du jouet encore trop petite
Le Made in France est en effet encore une niche. Les jouets fabriqués ou conçus en France représentent environ 16 % des ventes. Cette part reste à un niveau stable mais bien modeste face aux importations massives. Même quand la production locale « cartonne », comme avec des peluches populaires autour des Jeux de Paris qui ont écoulé plusieurs millions d’unités, elle reste anecdotique face aux géants internationaux.
La Chine représente à elle seule plus de 80 % des importations de jouets en Europe, pour une valeur de plusieurs milliards d’euros. Cette dépendance est structurelle. Tant que l’écart de coûts de production persiste, les unités produites en France ne peuvent pas rivaliser avec les volumes et les prix cassés des chaînes d’assemblage asiatiques, et encore moins avec les arbitrages faits par des plateformes mondiales.
Et des jouets potentiellement dangereux
Sur Internet et dans les grandes surfaces, des vendeurs tiers commercialisent une proportion alarmante de jouets non conforme aux normes européennes de sécurité. Des études indépendantes montrent que 80 % à 86 % des jouets achetés sur les grandes plateformes ne respectent pas les standards européens. Ces jouets présentent des dangers réels : pièces faciles à avaler, matériaux toxiques, batteries accessibles, etc.
Plusieurs enquêtes ont trouvé que ce sont souvent des vendeurs hors de l’UE qui expédient ces produits dangereux. Sans informations claires sur le fabricant ou l’importateur. Ce qui rend quasi impossible de savoir qui est responsable en cas de problème.
La répression des fraudes – DGCCRF – a détruit plus de 220 000 jouets jugés dangereux en 2023 après des contrôles ciblés. Et ce notamment pour piles accessibles, rembourrages atteignables, substances nocives et risques physiques. Près d’un jouet analysé sur 5 a été déclaré non conforme et dangereux.
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