L'info
Au large de Rome, des centaines de grands dauphins abîmés par l’activité humaine
En cause : la surpêche, la pollution et la dégradation de leur habitat.
Depuis plus de deux millénaires, des centaines de dauphins peuplent la mer Tyrrhénienne (partie de la mer Méditerranée s’étendant entre la Sardaigne, la Corse, la Sicile), au large de Rome. À environ une heure de la capitale italienne, il est possible d’apercevoir pas moins de 500 grands dauphins (aussi appelés souffleur ou dauphin à gros nez). Dans un article de National Geographic, repris par Slate, une étude révèle que ces dauphins sont abîmés et en mauvaise santé. Et ce, en grande partie à cause de l’activité humaine.
Une centaine d’entre eux, principalement des femelles, ont élu domicile dans cette région. Les mâles, quant à eux, viennent dans le coin durant les périodes de reproduction, attirés par les femelles. Bien que cette espèce ait toujours été présente dans le paysage, elle ne fait l’objet d’études que depuis 2016.
Une étude pointe leur état inquiétant
Des chercheurs rattachés à l’université de Sapienza, à Rome, ont mené une étude publiée en avril 2025. Cette dernière a été réalisée à partir de photos prises entre 2016 et 2023. Il est possible d’y distinguer des signes de malnutrition, sur 70 % des dauphins présents, comme par exemple des côtes visibles. D’après les co-auteurs de l’étude, la situation serait en grande partie due à la surpêche pratiquée dans la région.
De plus, 97 % des dauphins observés seraient atteints de maladies de la peau. Elles seraient causées par la pollution de l’eau. En effet, les cétacés se trouvent à l’embouchure du Tibre dans la mer Tyrrhénienne. Le fleuve déverse alors sa pollution dans cette partie de la mer, pollution accentuée par les passages des différents bateaux.
Cette pollution pourrait favoriser le développement de maladies, d’après les universitaires. Les corps des mammifères présentent aussi des marques, voire des amputations, causées par les cordages et filets utilisés par les pêcheurs.
Enfin, la situation critique entraîne les animaux à des combats, notamment pour avoir accès à des ressources en nourriture. Une pratique qui pourrait être sans conséquence, si elle n’était pas aussi importante. L’ensemble des chercheurs s’accordent pour qualifier la situation, dans sa globalité, de particulièrement inquiétante.
Pas de commentaires