Bizarre et intéressant

Il y a plein de vie… dans les caniveaux

Des algues, mollusques, éponges, champignons... étudiés par le Muséum d'histoire naturelle.

Un caniveau. Crédit : KoS / CC BY-SA 3.0 / Wikimedia
Un caniveau. Crédit : KoS / CC BY-SA 3.0 / Wikimedia

Écrit par Elsa Bastien

De la vie dans les caniveaux ? On prête parfois attention à la flore des trottoirs. Certains connaissent la renouée des oiseaux (aussi appelée trainasse!), cette plante au joli nom qui squatte les fissures du bitume. D’autres sont familiers de l’herbe à verrue, ou chélidoine, qui aime être proche des gouttières. Ou bien l’oxalis à petites cornes et ses mignonnes fleurs jaunes. Mais peu, très peu de gens, s’intéressent à la microfaune et à la microflore des caniveaux. Et pour cause, elle est minus.

Algues, bactéries, champignons, mollusques… Autant d’organismes qui peuplent ces milieux et contribuent ainsi à la « décomposition des déchets solides et d’autres types de polluants (gaz d’échappement, huile moteur, etc.) », écrit le Muséum d’histoire naturelle dans un communiqué. Grâce à une étude menée par cette instance parisienne, on sait que 70 % de ces organismes se développent uniquement dans ces milieux spécifiques.

« Tout un monde qui vit sous nos pieds »

Seine, canal de l’Ourcq, bouches de caniveau… À partir d’une centaine d’échantillons prélevés dans les arrondissements de Paris, les chercheurs ont déjà identifié, en 2017, 6 900 espèces potentielles d’eucaryotes, dont une majorité de microalgues.

« Y a beaucoup de monde », confirmait le chercheur Pascal Jean-Lopez sur France Inter. Celui-ci a une passion pour les diatomées qui produisent plus d’un quart de l’oxygène que nous consommons. À la radio, il a raconté la genèse du projet. « J’allais au travail, je marchais rue Jussieu [à Paris] et en regardant les caniveaux, j’ai vu un nappage marron doré, très caractéristique des microalgues, qu’on appelle des diatomées. Je me suis dit :  » Tiens il y a des diatomées dans la rue, juste là, j’ai pas besoin de faire de la biologie marine très loin ! » Il a poursuivi : « Ça montre qu’il y a tout un monde adapté à la ville qui vit sous nos pieds. »

Car malgré l’ampleur de leur étude, le rôle de ces organismes reste à creuser. « Comment se sont-ils adaptés à la ville ? Faut-il les surveiller ? Participent-ils à la purification de l’eau, au sein même de la rue, à la manière de microstations d’épuration ? », s’interroge ainsi le Muséum.

 

Partager, imprimer, archiver

Pas de commentaires

Vous souhaitez donner votre avis ou poser une question

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Chaque semaine, des idées qui bousculent nos habitudes !

Une fois par semaine, nous vous envoyons gratuitement notre newsletter. Vous y trouverez des dossiers éclairants ainsi que des idées très concrètes, comme des recettes végétariennes ou de belles adresses engagées, pour vous construire un quotidien vivifiant, plus éthique et plus écologique.

Voir toutes nos newsletters

À découvrir aussi sur La Bouscule

Entretien

« Écolo, mon cul », Pierre Rouvière démonte les idées reçues sur l’écologie

« Écolo, mon cul », Pierre Rouvière démonte les idées reçues sur l’écologie

Voiture thermique ou électrique, sac en plastique ou en papier ? Des dilemmes écolo du quotidien où se nichent beaucoup d’idées reçues.

Lire plus

Entretien

Louise Raguet : « On fait pipi dans un bidon, on le collecte, et puis c’est tout »

Louise Raguet : « On fait pipi dans un bidon, on le collecte, et puis c’est tout »

L'urine est un excellent engrais naturel. Démonstration.

Lire plus

Entretien

La Fumainerie, premier réseau urbain de toilettes sèches

La Fumainerie, premier réseau urbain de toilettes sèches

À Bordeaux, ils se libèrent du tout-à-l'égout.

Lire plus

Ça fait réfléchir

Et si les algues remplaçaient le plastique ?

Et si les algues remplaçaient le plastique ?

Jouets, mugs, panneaux de signalisation conçus à partir d'algues plutôt que de plastique, c'est possible

Lire plus