Reportage
Une heure avec Watson, le chien renifleur de punaises de lit
L'appartement de notre journaliste était infesté. L'aide de Watson a été précieuse !
Ding dong ! Fébriles, on se dirige vers la porte. Watson, le chien renifleur de punaises de lit, et Charlotte, 59 ans, sa maîtresse, sont là. On est surprises de découvrir ce beagle pataud, et terriblement attachant.
Objectif de la venue de ce drôle de duo : que ma colocataire et moi sachions si se terrent encore des punaises de lit dans notre appartement de Bagnolet, en Seine-Saint-Denis. Nous avons été infestées mi-juillet. Notre semaine de traitement acharné (lessives à 60 °c, utilisation d’une machine à vapeur…) aura-t-il suffi ? Nous n’avions jamais logé autant d’espoir dans la truffe d’un animal.
« Allez, check Watson, check ! » Après quelques mots d’explication, la professionnelle emmène le chien, âgé de 7 ans, dans une visite d’appartement reniflante. Il entre dans la première chambre, celle de l’enfant de ma colocataire. Panique à bord, voilà que l’animal s’assoit et lève les yeux vers la maîtresse-chien, pour attendre sa croquette de récompense. S’asseoir, c’est le signe qu’il a senti une « présence », celle d’un œuf, d’une larve et/ou d’une punaise vivante. Coup dur, mais on attend la suite.
Asymptomatique
Tip, tip, tip, le chien se dandine vers ma chambre, là où se trouvait le gros (très gros) de l’infestation en juillet. Pourtant, pendant de longs mois, je n’avais… rien remarqué.
« C’est le problème des personnes asymptomatiques comme vous, qui représentent 35 % de la population : les punaises vous piquent mais vous ne sentez rien et vous n’avez pas de marques, pas de piqûres », résume Charlotte, lunettes sur le nez, l’air concerné. En effet : voilà sûrement des semaines que les insectes me piquaient, sans que je ne m’en rende compte. Ce n’est qu’une fois que, trop nombreuses, elles ont migré dans la chambre de mon amie que nous nous sommes rendu compte du problème… Ma colocataire est en effet, elle, allergique aux piqûres ! En passant ma chambre au crible, on avait alors remarqué les excréments de punaises (de petits points noirs), et il nous avait fallu peu de temps pour les voir de nos yeux, sur le sommier, le matelas, derrière les affiches collées aux murs… D’ou un traitement de fond pour les éliminer.
Watson continue son tour. Rien dans ma chambre, rien dans le salon. Au moment de passer derrière le canapé, il rechigne : « Mais si Watson, tu passes ! Tu te crois toujours plus gros que ce que tu ne l’es », l’encourage Charlotte. Nous voilà dans la dernière chambre : ouf, rien à signaler non plus.
Appareil à vapeur et congélateur
Bilan : nous devons consacrer notre énergie à traiter à nouveau la chambre de l’enfant. Ses livres, au congélateur. Ses peluches, à la machine. Et les jeux de société ? « Vous pouvez les mettre dans de grands sacs noirs et les placer en plein soleil sur votre terrasse », propose l’experte. Nous étions alors au cœur de la canicule d’août. À une température de 45 °C, la punaise meurt après 1 h 30 d’exposition. Dès que nous discutons, le chien s’allonge et pique un somme. Levant à peine une oreille de temps en temps quand on évoque son flair. « Il sait qu’on parle de lui », sourit Charlotte. Pourquoi roupille-t-il ? « Ça lui demande beaucoup d’énergie. Si on était chez moi, il serait en train de jouer avec ses peluches, il adore ça ! Mais là, il sait qu’il n’a pas le droit », dit-elle en le regardant affectueusement.
Encore quelques conseils bienvenus sur comment nous débarrasser des insectes, et voilà Charlotte et Watson partis. Cela nous aura coûté une coquette somme (270 euros) mais nous avons bel et bien fini par nous débarrasser des punaises… Sans insecticides !
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