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Au Japon, une méthode douce pour éloigner les ours

Une ONG emploie des chiens spécialement dressés.

Des chiens dressés pour faire fuir les ours. Crédit :Picchio

Ecrit par Elsa de Mon Quotidien Autrement

À deux heures de Tokyo, au Japon, se trouvent la calme ville huppée de Karuizawa et son centre de recherche sur la faune et la flore de Picchio au milieu d’une grande forêt. Un peu comme la forêt de Fontainebleau, bel havre de paix tout près de Paris. Sauf qu’il faudrait imaginer les Parisiens confrontés à un problème : la présence d’ours.

C’est là que l’expérience de Junpei Tanaka, membre de l’ONG japonaise Picchio Wildlife, ses chiennes Rela et Tama, et toute son équipe, a fait le tour du monde. Ils ont développé une méthode douce pour faire fuir ces gros mammifères, il y a 17 ans.

Ce n’est pas tant l’existence de l’ours noir d’Asie (Ursus thibetanus) qui gêne, mais sa proximité grandissante avec les humains. Les raisons sont multiples : étalement urbain, réchauffement climatique qui contrarie leur recherche de nourriture…

Des chiens pour les faire fuir

« Pendant longtemps, les Japonais ont coexisté avec des animaux sauvages. Ils croyaient à la présence de divinités dans chaque organisme vivant et évitaient de tuer inutilement », dit à l’AFP M. Tanaka  « Mais aujourd’hui, poursuit-il, il est devenu difficile de séparer les zones sauvages des zones humaines en raison de l’évolution de l’environnement, des structures sociales et du mode de vie des populations. » Selon son estimation, le nombre d’ours tués cette année « devrait monter jusqu’à 8 000 ».

Alors qu’ont fait les Japonais ? Eh bien, il s’agit de capturer chaque ours en les attirant dans de gros tonneaux remplis de miel. Puis de les équiper d’un collier pour pouvoir les géolocaliser. S’approchent-ils un peu trop des zones humaines ? Les chiens spécialement dressés les font alors fuir grâce à de vigoureux aboiements. La race, finlandaise, est tout à fait adaptée : il s’agit de Chien d’ours de Carélie ! Des spécialistes de la chasse au gros gibier.

 

Pose du collier. Crédit : Picchio
Pose du collier. Crédit : Picchio

L’équipe du centre Picchio ne s’arrête pas là. Voilà vingt ans qu’ils se penchent sur le problème. Ils ont aussi mis en place des clôtures électriques pour protéger les cultures, et passent beaucoup de temps à sensibiliser les habitants.

Car le sauvage arrive en ville, c’est un fait ! Relisez notre article qui parle d’ensauvagement, d’insectes, de renards et de dauphins…

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