Comment rendre le train moins cher que l’avion ?

C’est un sujet de discussion qui revient tout le temps avec des proches qui prennent l’avion pour des trajets où une alternative ferroviaire existe : « oui, mais si le train était moins cher que l’avion, je ferai différemment. » Un argument implacable : celui du porte-monnaie. Car oui, pour se passer de l’avion, comment rendre le train plus accessible financièrement ?

Dans un rapport paru en 20 juillet, l’ONG Greenpeace a analysé 20 trajets au cours du printemps. Conclusion ? En Europe, les billets de train sont en moyenne deux fois plus chers que les billets d’avion. La différence est même plus forte en France, où voyager en train au départ du pays est en moyenne 2,6 fois plus cher qu’en avion pour un même trajet. Le pire restant un trajet Barcelone-Londres, 30 fois plus cher en avion qu’un train.

La France se place ainsi à la troisième position – à égalité avec la Belgique et derrière le Royaume-Uni et l’Espagne – des pays européens où la différence entre un billet d’avion et un billet de train pour le même trajet est la plus faible.

L’impact d’un trajet en train (grande vitesse) est jusqu’à 100 fois moindre qu’un trajet en avion en terme d’émissions carbone : 14 grammes de CO2 par passager au kilomètre pour le train, contre 285 grammes en moyenne pour l’avion, selon l’Agence européenne pour l’environnement.

Mettre fin aux exemptions fiscales

« Pour inverser la tendance, il est urgent de mettre fin aux exemptions fiscales anachroniques dont jouit le secteur aérien. Cela permettra d’investir massivement dans le réseau ferroviaire, et de rendre le train plus accessible”, a réagi Alexis Chailloux, chargé de campagne voyage durable chez Greenpeace France.

Taxer le kérosène des avions semble pourtant être mission impossible, puisqu’il s’agirait de mettre tous les pays d’accord pour revenir sur une convention signée en 1944. La solution résiderait donc ailleurs : dans un soutien massif à la consommation du train.

S’inspirer du « pass rail » allemand ou portugais

Greenpeace propose ainsi de mettre en place un « pass rail », comme l’ont fait récemment l’Allemagne et le Portugal. Il s’agit d’un forfait mensuel permettant d’utiliser tous les trains (à l’exception des TGV) de manière illimitée et à prix d’environ 50 euros. Emmanuel Macron s’est dit prêt début septembre à réfléchir à l’instauration d’un « pass rail » en France.

L’ONG réclame également d’augmenter la taxe de solidarité sur les billets d’avion pour financer des alternatives bas-carbone comme le train.